Livre j'ai oublié le titre de Carine Beaufils
Lecture

Livre « J’ai oublié le titre ! »

« J’ai oublié le titre ! Mémoires d’une animatrice en EHPAD Alzheimer » est un livre de Carine Beaufils, une ancienne conseillère financière qui a totalement changé de voie professionnelle. Par hasard et par dépit, la voilà animatrice auprès de personnes âgées. Elle a appris a découvrir ces hommes et ces femmes d’un certain âge, qu’elle appréhendait. Au quotidien, l’animateur.trice contribue au maintien de l’autonomie, à l’écoute et à l’échange, au besoin d’évasion, à l’épanouissement et au bien-être des personnes. Il/elle apporte un peu de joie et de plaisir dans cet univers qui n’est souvent pas facile et parfois traumatisant… Un poste bien moins payé que d’autres mais quelle belle reconversion pour cette trentenaire, qui a depuis évolué.

Le livre se lit très vite et très facilement. L’auteur nous offre un regard sur les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et sur les professionnels qui les accompagnent. Son regard à elle, qui passe du temps quotidiennement avec les résidents. Elle y raconte les joies, les peines et son quotidien avec son vécu, ses émotions et son humour. Un témoignage sincère et touchant.

Extraits du livre

« Comme tout le monde, j’avais regardé des documentaires chocs sur la maltraitance en maison de retraite ; comme beaucoup, je n’aimais pas les vieux ; et comme la majorité, je connaissais peu Alzheimer mais juste assez pour espérer que ça ne toucherait jamais ma grand-mère. »

« On n’a pas encore trouvé de médicament qui guérisse d’Alzheimer […] et c’est peut-être ce qu’il y a de plus dur dans la maladie : cet aspect irrémédiable et la certitude que les lendemains ne seront, ne pourront pas être meilleurs. Les médicaments ne produisent pas de miracle pour l’instant. Il arrive que l’animation, si. »

« Comment en effet empêcher la création d’un lien affectif avec des personnes que l’on va côtoyer tous les jours, même les dimanches et les jours fériés ? Comment ne pas s’investir émotionnellement pour des êtres qui vont nous faire rire, nous énerver, nous fatiguer, nous blesser, nous conseiller, nous émouvoir et, tôt ou tard, nous quitter ? »

« Ce que le docteur a compris – et qu’il me reste à comprendre –, c’est qu’en accueillant un résident, ce n’est pas seulement à lui que nous ouvrons nos portes. La résidence s’ouvre aussi à ses proches, qui sont bien souvent aussi blessés que lui-même. Alzheimer a ceci de particulier qu’en touchant le cerveau, la maladie affecte une zone essentielle mais non vitale. Elle peut modifier la personnalité et a tout le temps de s’installer, de mûrir, d’empirer et surtout de durer. La mère, le père, l’époux ou l’épouse lié à sa famille laisse place, sous les mêmes traits, à une personne différente. Ça doit être terrifiant pour la famille. »

« Les scientifiques distinguent quatre phases dans la maladie d’Alzheimer :

  1. Stade léger : troubles visibles de la mémoire récente pouvant commencer à interférer sur le quotidien du patient. Se traduit souvent par des problèmes de gestion du budget, et par l’incapacité à prendre les transports. Le sujet peut se perdre pour rentrer chez lui. De légers troublent du langage et de l’attention peuvent apparaître.
  2. Stade modéré : la perte d’autonomie se fait sentir, les troubles de la mémoire s’amplifient. Le sujet en vient à nier ses difficultés. Sa prise de parole est moins spontanée et son langage devient incohérent. On note souvent une modification de la personnalité : agressivité, perte d’intérêt, difficultés à reconnaître les proches.
  3. Stade sévère : la mémoire est gravement atteinte, même la mémoire à long terme. Le langage est très altéré, pouvant aller jusqu’au mutisme. On peut alors craindre de nombreuses chutes et des difficultés de déplacement.
  4. Stade terminal : perte totale d’autonomie, la communication devient impossible ainsi que les déplacements. Perte de poids et fatigue accrue favorisent les affections et conduisent souvent au décès. »

« Je ne souhaite à personne d’avoir un membre de sa famille à placer en institution, même dans la meilleure qui soit. Des enfants épuisés confient entre des mains étrangères les personnes qui leur sont les plus chères : une maman, un papa, une petite femme, un mari bien aimé… »

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