Vêtements au Relais à Bruay-la-Buissière.
Consommation

Le Relais, une seconde vie pour nos vêtements

Vous arrive-t-il de faire du tri dans votre garde-robe ? D’en avoir marre de certains de vos vêtements ? De vous rendre compte que vous ne portez que très rarement voir jamais certains de vos habits ? Que faites-vous alors de ces vêtements que vous ne portez plus ? Leur offrez-vous une seconde vie via le don ou la revente ?

Parmi les solutions qui s’offrent à nous, il y a le Relais, que tout le monde connaît, qui organise des opérations de collecte en porte à porte. Il y a aussi la possibilité de déposer ses sacs directement dans les conteneurs installés un peu partout en France. On en dénombre plus de 22 000 !

Une entreprise pas comme les autres

Dans le cadre de mon ancien poste, j’ai sollicité l’entreprise le Relais, située à Bruay-la-Buissière, dans le Pas-de-Calais. Le but était de faire découvrir au public l’origine d’Emmaüs et du Relais ainsi que le devenir des habits et chaussures collectés. Le Relais est le leader français du tri et de la valorisation des textiles, linge de maison et chaussures.

Je souhaitais également découvrir et faire connaître cette entreprise pas comme les autres. Il s’agit en effet d’une entreprise dite d’insertion, une « entreprise à but socio-économique » créée en 1984 par Pierre Duponchel, aidé du Père Léon, une figure de la communauté d’Emmaüs.

Le Relais s’engage dans la lutte contre l’exclusion par la création d’emplois durables pour des personnes en difficultés. L’activité de collecte et de valorisation a permis l’embauche d’une main-d’oeuvre nombreuse et peu qualifiée. Une très belle initiative donc !

Réemploi et recyclage

Après un temps d’accueil et différents échanges, nous avons eu de nombreuses explications et réponses à nos questions. Nous apprenons des tas d’informations et notamment sur le devenir des dons : les vêtements sont valorisés à 97%.

  • L’export (dont les Relais africains) : 55%
  • Les boutiques « Ding Fring » : 6%.
  • Les chiffons d’essuyage (pour l’industrie mécanique ou automobile) : 10%
  • La fabrication de matières premières (les vieux jeans servent d’isolants thermiques ou acoustiques) : 26%

Les 3% restants sont des déchets (valorisation énergétique ou enfouissement). On a donc 61% des dons réemployés et 36% recyclés. C’est une belle valorisation pour ces vêtements, chaussures, linge de maison et accessoires destinés à être jetés !

Visite guidée du site

Une visite guidée du site nous a été proposée. Nous avons pu nous rendre compte de l’important travail effectué et avons découvert le devenir des dons. Une partie de la collecte part pour l’étranger pour un tri hors France comme en Afrique. Les bénéfices sont réinvestis dans des projets de développement locaux. Pour tout le reste, cela s’effectue sur place.

Dans l’entrepôt principal, nous avons pu observer le travail de craquage, où les vêtements sont enlevés des sacs et mis sur des tapis roulants. Le reste est mis à part et trié dans un entrepôt voisin. Vient ensuite le travail des trieuses qui récupèrent les vêtements réutilisables. Il faut également enlever les déchets, trier par catégories de vêtements, couper les parties qui pourraient gêner l’essuyage pour les chiffons, etc. Puis vient toute la partie logistique, toutes les balles de tissu sont alors prêtes pour leur seconde vie.

A la fin, un temps libre a permis aux participants de se rendre dans le magasin « Ding Fring » où les textiles utilisables en l’état sont revendus à bas prix. On y trouve du vintage, des vêtements de toutes marques, des costumes, tailleurs, accessoires ou encore des chaussures, il y en a pour tout les goûts. La qualité y est bonne et il n’est pas rare d’y voir des vêtements neufs. Ci-dessous quelques photos de la boutique située à Arras.

Prise de conscience

C’était très intéressant de découvrir l’envers du décor. De voir ce que deviennent les sacs de vêtements que l’on dépose dans les conteneurs de l’entreprise. C’est un bon moyen de réutiliser les habits qui ont pour but d’être jetés, tout en créant de l’activité en France mais aussi à l’étranger. En 30 ans, plus de 2 200 emplois ont ainsi été créés, ce n’est pas rien !

Quelle surprise pour moi de voir cette ÉNORME quantité de vêtements récoltés chaque jour par le Relais. Ce sont des montagnes et des montagnes de linge, des tonnes de vêtements (environ 1800 par semaine !!) destinés à la base à être mis à la poubelle…

Cela amène à se questionner et s’informer sur différents sujets. Comme l’impact de la mode et de l’industrie textile sur notre environnement, l’achat de vêtements neufs et notre surconsommation. Mais aussi ce gaspillage important qui m’a choqué, bien que le Relais tente de réutiliser au maximum le linge qu’il collecte comme nous l’avons vu. Ne doit-on pas changer notre façon de consommer ? Et vous, que faites-vous des vêtements que vous ne portez plus ?

Pour lire la suite, c’est ici : Mode, surconsommation et gaspillage textile

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