Street art par Case Maclaim
Europe,  Voyages

Street art à… Boulogne-sur-Mer

Une journée à Boulogne-sur-Mer

En juin 2020, nous avons passé la journée à Boulogne-sur-Mer afin de découvrir la ville et ses œuvres « street art » (je vous invite à lire ou relire mon article 🙂). Pour rappel, il s’agit d’une ville du Pas-de-Calais et plus précisément de la Côte d’Opale. Cette région côtière de plus de 100 km est connue notamment pour ses grandes plages et ses superbes paysages. Boulogne-sur-Mer est une ville d’art et d’histoire avec ses remparts, ses musées, sa cathédrale, sa crypte, son théâtre… Mais depuis plusieurs années, elle offre à ses habitants et aux touristes un nouveau visage avec un véritable musée à ciel ouvert, accessible à tous. 

Aujourd’hui, je vous propose un focus sur le street art à Boulogne-sur-Mer avec une sélection de photos. Et à la fin de l’article, retrouvez les dates de la 6ème édition du festival qui arrive très bientôt !

Parcours street art

La ville propose un parcours qui s’étoffe d’année en année grâce au festival « Parcours d’art urbain – Street Art ». La première édition a eu lieu en 2016. Des artistes internationaux mais aussi locaux investissent alors les lieux et laissent parler leur imagination et leur créativité. Les œuvres d’art sont réalisées sur les murs, les pignons de maisons ou encore les coffrets électriques. Et c’est beau, ça embelli clairement la ville !

Ce qui est top, c’est que l’on peut trouver le parcours détaillé sur le site internet dédié. On peut aussi le récupérer au bureau d’information touristique sur place. Le document contient le plan des lieux, le nom de l’artiste, le nom de la rue mais aussi la photo de l’œuvre, ce qui nous a bien rendu service. Des visites guidées peuvent être proposées sur réservation. N’hésitez pas à vous rapprocher de l’office de tourisme.

Galerie photos

La première œuvre que nous découvrons en quittant la voiture est celle de Jacques Salvignol, « L’échiquier de la vie », située rue de la Lampe. Elle a été réalisée dans les années 1980, bien avant la création du festival et serait ainsi l’une des plus anciennes de la ville. Le street art à Boulogne-sur-Mer est donc en fait une vieille histoire et la présence de l’Ecole Municipale d’Arts au sein de la ville n’y est pas pour rien.

Rue Thiers, on découvre la fresque de Antonio Seguí datant de 1992 et rendant hommage au général José de San Martín, le « Libertador argentin ». Méconnu en France, il est un héros en Amérique du Sud car à l’origine de l’indépendance de l’Argentine, du Chili et du Pérou. C’est à Boulogne-sur-Mer qu’il a passé ses dernières années, au 113 Grand-Rue. La demeure est aujourd’hui transformée en musée. La fresque a récemment été rénovée par un artiste local, Frédéric Boutoille (BF).

En face, se trouve l’œuvre d’un autre artiste argentin vivant aujourd’hui à Berlin, Alaniz. « La ramasseuse d’épaves » date quant à elle de 2017 et a été réalisée dans le cadre du festival. La femme aux épaves, dite la ramasseuse d’épaves est à la base un tableau de Francis Tattegrain, exposé au château musée de Boulogne-sur-Mer.

Nous avons ensuite pris la direction de la rue de l’Amiral Bruix pour voir le joli portrait de femme réalisé à la bombe aérosol par le britannique David Walker. C’est le tout premier mur du festival, il date de 2016. L’artiste est un portraitiste de talent et n’utilise rien d’autre que sa bombe, à main levée. Un travail impressionnant et très réaliste !

Nous avons continué vers la rue Nationale. Sur la gauche, dans la rue du Sautoir, se trouve l’oeuvre de l’artiste italien Andrea Ravo Mattoni qui mélange art classique et contemporain en reproduisant des toiles dans la rue. Ici, c’est « Belisarius », « Bélisaire » du peintre français François-André Vincent.

Un peu plus loin, rue Georges Méliès, on découvre une très grande fresque que l’on doit à un duo d’artistes français : Mantra et Love. C’est la plus grande du parcours : 750m² ! Mantra peint des personnages, des animaux et notamment des papillons, une façon d’emmener la nature au sein de la ville. Love a quant à lui travailler le décor en apportant les couleurs avec ce fond couleur or et noir.

Un peu à l’écart, rue des 2 ponts, c’est à Peeta Ead que l’on doit ce mur de l’académie culinaire du chef Stéphane Bulteau. De l’art graphique par l’artiste italien à l’extérieur du bâtiment mais aussi à l’intérieur avec les assiettes que conçoivent chaque jour les apprentis ! Des formes, des lettres stylisées, du volume et du 3D.

C’est ensuite dans la rue des Pipots que nous nous sommes dirigés, une rue à ne pas louper car les réalisations y sont nombreuses ! Tout d’abord, Evoca 1, cet artiste dominicain qui vit aujourd’hui en Floride. Ses peintures représentent bien souvent des femmes, des hommes, des enfants et des animaux.

On découvre ensuite deux femmes qui se font face que l’on doit à l’artiste croate Lonac : l’une à l’air assoupie, l’autre pensive. Le soleil étant de la partie, impossible de prendre certaines oeuvres sans contre jour mais pour les autres le rendu est top avec la luminosité !

Si vous n’oubliez pas de vous retourner (on a pris l’habitude de chercher un peu partout autour de nous), vous tomberez sur ce très beau marin au bonnet rouge qui se repose dans sa baignoire, réalisé par l’artiste allemand Case Maclaim. Son thème de prédilection ? Les mains !

Toujours dans la rue des Pipots, deux réalisations de l’Ecole Municipale d’Arts (EMA) de Boulogne-sur-Mer avec notamment un hommage à Charles Brown, compositeur boulonnais né et mort à Boulogne.

Après une visite de la ville fortifiée, une petite pause glace et une balade sur la promenade des Remparts, nous rejoignons la place de Picardie pour poursuivre notre découverte du parcours street art. C’est à l’artiste allemand Johannes Mundinger que l’on doit « L’histoire en marron ».

Rue de la Barrière St Michel, 4 letters offrent à ces fenêtres une toute nouvelle vie. Le nordiste nous propose ici comme une planche de bande dessinée, univers qui plaît beaucoup à cet artiste et graphiste.

Un peu plus loin sur la droite, impasse Lacour, c’est le talentueux Eduardo Kobra qui a apporté sa touche de couleurs et son style bien à lui. J’aime beaucoup cet artiste brésilien que je suis désormais sur les réseaux sociaux. Il peint notamment des portraits d’hommes ou de femmes célèbres (Nelson Mandela, Gandhi, Anne Frank, etc.) Ici, il a représenté le peintre et impressionniste Claude Monet avec face à lui son tableau : « La femme à l’ombrelle tournée vers la gauche ».

Un peu plus loin, sur la rue Faidherbe, un pêcheur en cirée jaune représenté par Jarus. Ce jeune artiste canadien s’est inspiré d’une photo du photographe local Frédéric Briois.

Nous faisons un petit détour par la rue des Carreaux pour admirer l’œuvre de Dourone, artiste espagnol. Une belle palette de couleurs pour ce mur où il est désormais écrit « REFLEXION Respect » en hommage aux femmes.

Nous remontons vers la rue Saint-Louis où nous apercevons le travail de Nikodem (NKDM), artiste français originaire de Grenoble. Ici, il a investi les 24 colonnes de l’Université Saint-Louis.

Au bout de la rue, nous tournons sur la rue du Camp de Droite pour y découvrir trois nouvelles fresques. Tout d’abord, celle de Jan is de Man, graffeur hollandais. Sur ce pignon de maison, une immense bibliothèque qui regroupe les livres préférés des habitants de la rue. Une belle façon de faire participer les riverains, comme il en a l’habitude ! C’est sa première réalisation en France.

Un peu plus haut, une création de Smug, un artiste d’origine australienne cette fois. Son travail est centré sur les portraits. Un travail d’une grande précision et très réaliste. Je l’ignorais mais il s’agit ici en fait du portrait de l’artiste portugais Add Fuel que nous avons eu l’occasion de connaître lors d’une exposition à Montréal en août 2018 !

A l’angle entre la rue Jean Jarret et celle du Camp de Droite, une œuvre du français Shadow. On y voit une femme portant la coiffe boulonnaise avec en arrière-plan, le port de Boulogne-sur-Mer ainsi que « Le Libertad ». Le trois-mâts argentin est déjà venu jusqu’à Boulogne où le général San Martin a passé ses dernières années comme expliqué un peu plus haut. C’est l’un des plus grands voiliers du monde.

Les trois dernières fresques se situant en dehors du centre de Boulogne et l’après-midi touchant à sa fin, nous avons choisi de reprendre la voiture. Il est toutefois possible de prendre son vélo, comme nous le suggère justement cette peinture murale de Fintan Magee situé au 232 boulevard St Beuve. On peut remarquer que le vélo est en train de fondre à même le sol, une référence au changement climatique. L’australien nous propose un street art engagé avec des créations qui invitent à réfléchir sur des thèmes sociaux ou environnementaux telles que la consommation, l’environnement, la pauvreté, la crise des migrants, la pollution, la violence…

Nous quittons le bord de mer pour un autre quartier de Boulogne-sur-Mer où se situe le passage du parc et la rue Maryse Bastié. Nous découvrons les deux dernières fresques de notre balade street art, réalisées sur des façades d’immeubles.

La première est signée par l’allemand Hendrik Beikirch (ECB), elle est très impressionnante de part sa taille. La spécialité de l’artiste ? Les portraits en noir et blanc, authentiques ou issus de son imagination. Ici, il a choisi de peindre un pêcheur, ce qui représente parfaitement l’histoire de la ville. J’ai beaucoup aimé et je ne suis pas la seule puisque la fresque est arrivée deuxième au Golden Street Art qui récompense chaque année la plus belle fresque réalisée en France.

La seconde a été réalisée par l’artiste néerlandais Leon Keer qui représente ici une boîte de sardines bourrée de plastique. Le message est passé ! Si nous continuons à polluer comme nous le faisons aujourd’hui, les microparticules de plastique seront de plus en plus présentes dans le poisson. Et donc dans les estomacs des consommateurs… La ville de Boulogne-sur-Mer essaye depuis des années de lutter contre cette pollution et elle fait d’ailleurs partie des 14 premières communes françaises à rejoindre la charte pour « une plage sans déchet plastique ».

Vous découvrirez également une jolie fresque végétale de Pierre Peckeu. C’est un aquarelliste local qui apprécie tout particulièrement peindre la Côte d’Opale.

Les coffrets électriques

Les locaux sont également au rendez-vous ! La ville de Boulogne-sur-Mer a également souhaité faire participer ses habitants et c’est une très bonne idée. Ils ont ainsi investi les coffrets électriques, aux côtés des artistes internationaux dont je viens de vous parler. Cela permet de mettre en avant les artistes Boulonnais et de faire connaître leur talent ! Travailler en public est pour eux l’occasion d’échanger directement avec les habitants, d’avoir un contact humain, des avis, des remerciements, des encouragements, des critiques, des ressentis ou tout simplement des échanges.

Rue de l’Amiral Bruix, sous le pont juste avant la rue Faidherbe, ce sont les visages figés, les yeux fermés, de l’artiste boulonnais Laurent Brizzi que nous prenons le temps d’observer.

Voici les coffrets électriques que nous avons pu croiser sur notre route tout au long de l’après-midi.

Mon petit coup de coeur : c’est ce superbe portrait réalisé par Gaël Navet ou Gaawouel, artiste tatoueur à Boulogne-sur-Mer… mais pas que ! J’adore les couleurs, les détails et le réalisme. D’autres portraits également signés de sa main sont visibles dans la ville.

Il y a aussi les portraits de marins de Marie-Lou Peeren. On retrouve ici comme source d’inspiration les portraits réalisés par le photographe Frédéric Briois. Un beau clin d’œil au patrimoine local, Boulogne-sur-Mer étant le premier port de pêche en France, et un hommage aux marins-pêcheurs. J’ai pu découvrir le travail de Marie-Lou sur les réseaux sociaux et j’adore ce qu’elle fait ! Des portraits, des dessins, des peintures… un très beau travail.

Flag a commencé à s’intéresser à la peinture en 2017. C’est là encore sur les réseaux sociaux que je découvre l’univers coloré de l’artiste. Un tout autre style à découvrir !

J’ai également apprécié les fresques de l’artiste-peintre Florian Lajouanique avec notamment « Charlot et le kid ». J’ai trouvé le regard de l’enfant très attachant ! Le musicien représenté est Yehudi Menuhin, un violoniste et chef d’orchestre américain, surnommé le « violon du siècle ».

Bruno Ghys et Jean-Louis Dress sont deux amis Boulonnais passionnés de dessin. lls ont d’ailleurs tout deux réalisé des albums jeunesse. Bruno Ghys est passionné par la bande dessinée et s’en inspire pour ses dessins. Il aime aussi s’inspirer du cinéma, de la Côte d’Opale… Jean-Louis Dress varie les supports pour ses illustrations : dessins pour des affiches, pour la presse, des publicités… Ici les deux compères ont représenté des animaux de la mer.

Céline Caux est une artiste peintre et illustratrice de Boulogne-sur-Mer qui s’inspire principalement de la nature. J’adore ses peintures fleuries et végétales et je prends plaisir à suivre son travail.

Florence Sgard est graphiste et illustratrice. Elle nous emmène dans son univers avec notamment le Sphinx du Serapéum Saqqarah et le Dieu Bès. C’est un clin d’œil à l’Égypte et plus précisément aux découvertes d’Auguste Mariette, considéré comme l’un des deux pères fondateurs de l’égyptologie. Et devinez d’où est originaire l’égyptologue ? De Boulogne-sur-Mer bien sûr !

Dans un tout autre style, plus sombre mais tout aussi joli, l’artiste Oriane Gosset a réalisé sept coffres. L’artiste travaille principalement la gravure mais aussi le dessin, le collage… De très belles réalisations !

Ici, un portrait réalisé par Isabelle Vanheeckhoet.

Pour terminer, quelques coffrets réalisés par l’artiste Nathan qui aime beaucoup travailler en noir et blanc.

Nous n’avons pas tout vu en arpentant les rues de la ville. Nous avons raté de nombreux coffres comme par exemple le travail de l’artiste Hélène VANDROMME. Une raison de plus pour revenir !

Il n’y a pas à dire, Boulogne-sur-Mer est bel et bien une « ville de street art » ! L’art n’est pas qu’au musée mais aussi dans la rue. Nous avons beaucoup apprécié le travail des différents artistes. Les styles et les techniques sont variés, il y en a pour tous les goûts. Le street art a été pour nous la raison première de notre venue à Boulogne-sur-Mer. Le festival offre chaque année un nouveau visage à la ville. Et c’est beau de voir les murs d’une ville s’égayer grâce à l’art !

Nous reviendrons découvrir les sept nouvelles œuvres réalisées durant l’été 2020. Elles sont signées par les artistes Monkey Bird, Telmo & Miel, Marika, Vesod et enfin Borondo dont la fresque a été élue la plus belle de France en 2020 au Golden Street Art. Si c’est pas la classe ça ! J’ai hâte de découvrir ce magnifique trompe l’oeil qui habille un escalier de la ville. Et bien sûr les œuvres à venir pour l’édition 2021 !!

Informations pratiques
  • Gratuit et accessible à tous ! (C’est l’avantage du street art)
  • Adresse de l’office de tourisme : 30 rue de la Lampe 62200 BOULOGNE-SUR-MER
  • Site internet de l’office de tourisme du Boulonnais Côte d’Opale : https://www.boulonnaisautop.com/
  • Les infos sur le street art et les parcours sur le site de la ville de Boulogne-sur-Mer : https://www.ville-boulogne-sur-mer.fr/street-art/
  • Rendez-vous à noter : la 6ème édition du festival street art aura lieu cette année du 23 juillet au 31 août 2021 ! Les artistes et la programmation sont sur leur site.

Vous pouvez retrouver mes articles sur le street art en cliquant ici.

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